Artiste depuis peu de temps et bien que le papier découpé fasse partie de mon pays (représentation sur les boîtes de lait, de chocolat et autres produits dérivés…) je pensais cet art inaccessible et que seul un don permettait de le pratiquer.
La découpe artistique de papier est venue à moi en 2016, manquant de confiance en moi, j’ai préféré suivre des cours.
Lorsque je découpe mes dessins, chaque fois que je retourne ma feuille, que j’observe les étapes de la transformation du dessin en coupe, une magie opère. Je ressens un bien être intérieur qui m’envahit.
J’ouvre mon atelier Les Papiers de Marie en 2018, m’inscris à l’association des découpeurs suisses.
Je suis horticultrice d’un premier métier puis j’ai changé de direction pour être thérapeute (kinésiologie et hypnose). J’ai fait une formation en olfacto-aromathérapie ainsi qu’une formation de conteuses car après avoir étudié la part thérapeutique des contes je voulais voir ce qui se passe de l’autre côté du miroir, comprendre la transmission de la parole à travers le conte.
Toutes mes formations contribuent à mes œuvres, la difficulté vient de mon vécu, de mes origines, les mots arts et musées n’existaient pas. Dans ma culture « On ne connaît pas, voire ne comprends pas grand-chose à l’art ». Et comme le dit ma maman « Je ne sais pas de qui tu tiens, artiste cela ne vient pas de notre famille »
Me sentir légitime, à ma place, n’est pas toujours facile, et bien que j’aime les gens et les contacts je ne me sens pas toujours à l’aise. Parfois je me dis qu’un jour je ferais une école d’art pour connaître les courants artistiques et artistes qui ont marqué l’histoire. J’y apprendrai également à formuler des textes etc.
Quand j’ai commencé, je ne savais pas dessiner, aujourd’hui ces deux facettes artistiques évoluent conjointement. Mes coupes se sont affinées et précisées à fur et à mesure que j’exerçais mon coup de cutter.
L’utilisation d’outils informatiques m’a ouvert à d’autres possibilités. Pour autant, le crayon reste mon outil de prédilection. J’ai du mal à me séparer de la magie qui se produit entre le dessin et le découpage, de cette transformation et cette nouvelle dimension qui se crée.
J’essaie de m’ouvrir à d’autres techniques, actuellement je travaille sur du papier blanc que parfois j’associe à du noir pour créer du relief.
Je suis amoureuse de tous les découpeurs, tout en ayant des préférences et une attirance pour les kirie japonais. Leurs univers me fascinent, chacun à son propre style, parfois très reconnaissable, je les imagine dessinant, découpant et s’installer dans leur bulle cela me ramène à ce que j’aime, me pousse à progresser dans le dessin et découvrir d’autres techniques.
Il m’arrive, après demande et autorisation, de découper des dessins d’autres artistes pour lesquels j’ai eu un coup de cœur et que je ne sais pas dessiner.
Découper et recomposer le monde afin de faire rêver, créer une émotion. Explorer, transformer…
J’ai un univers bien marqué par un monde romantique, onirique. J’aime créer des univers de rêve et d’exploiter toutes les ressources inspirantes que nous procurent les contes et légendes.
Je ressens également le besoin de sortir de ma zone de confort, dépasser mes limites et explorer d’autres styles. D’autres parts de moi ,moins présentes surgissent avec d’autres inspirations telles que des monuments, des ponts, des bateaux etc.
L’essentiel pour trouver l’inspiration est de faire le vide. Il ne faut surtout pas que je réfléchisse car cela met la pagaille dans ma tête. Le vide, laisse la place à « tout est possible, tout peut être créer ».
La musique m’aide également, classique de préférence, Bach, Era, Nathalie Manzer et son violoncelle. Je me laisse transporter par les notes et la magie s’installe ,mon crayon dessine, une sorte d’automatisme poétique s’installe… Je me laisse surprendre.
Il y a en effet un message que j’aimerais faire passer. Un message pour tous ceux qui doutent.
En novembre 2017, j’observe 5-6 petits découpages fait pendant l’année. J’en étais insatisfaite mais une petite voix intérieure résonna en moi et me dit : “Marie tous ces découpeurs que tu admires tant, ils ont travaillé sans relâche durant 10,20 voire 40 ans et toi tu râles, tu ne fous rien du tout, tu es une flemmarde”. Ce fut le déclic. J’ai décidé de me dépasser et de travailler sérieusement. J’apprends à dessiner et durant les deux années suivantes, j’ai coupé entre 2 et 8 heures par jour, c’est devenu addictif, je peux difficilement m’en passer.
Je ne suis pas “douée”, dans le sens d’être doter d’un don, bien que des personnes le disent. J’ai travaillé des heures, avec une grande volonté, fait beaucoup de recherches, visité d’autres découpeurs et expositions. Je me suis plongée corps et âme dans le découpage.
Puis surgissent le manque de confiance, les doutes, les peurs, de réussir, du regard des autres. Il faut les prendre en compte et s’en occuper.
Je pense que tout est possible, et que chacun est fait pour quelque chose. Certes nous n’avons pas tous les mêmes prédispositions au départ mais si vous avez un rêve, ne déclarez pas que c’est impossible ou ne vous laissez pas dire que ce n’est pas pour vous.
Il me semble que chacun de nous possède un don. Un don pour soi ou pour les autres, une capacité à sourire ou à mettre des mots, à écouter etc. Nous devons apprendre à laisser notre don s’exprimer en déterminant les résistances et les freins qui l’empêchent. Cela demande du temps et de l’énergie mais la satisfaction et la liberté sont immenses.
Tiré d’une photo je l’ai complètement redessiné à la tablette graphique. Je voulais qu’il représente la symbolique du départ, que la bateau quitte un lieu. J’ai donc dessiné une île, je me suis complètement lâchée sur le dessin en faisant un dessin instinctif.
Une fois terminé je l’ai placé entre deux plaques de verre afin qu’il soit à quelques centimètres du cadre. De loin, on observe un effet de dédoublement, d’où son nom.
J’y ai mis tous mes doutes, tout ce qui grignote mon énergie pour leur souhaiter bon voyage. Depuis je vais beaucoup mieux.
J’aime les écritures et les citations du Petit Prince. J’ai créé ce tableau en commençant par l’écriture et ne savais pas quoi dessiner autour et je me suis dit que le mieux était de représenter l’histoire de St-Exupéry. J’ai lu l’histoire entièrement pour la première fois et l’ai dessiné. Quand j’ai voulu représenter le vaniteux je ne savais pas quoi faire, et un énorme personnage a surgi de mon imaginaire.
C’est le tableau dont j’ai été le plus insatisfaite, il était prévu pour Le Grand des Marques à Château d’Oex et je n’avais plus le temps d’en faire un autre. Pourtant aujourd’hui il fait partie des tableaux dont je ne me séparerai pas.
Lorsque je découvre le compte instragram de Marie-Laure Beun avec les tableaux en papier découpé, je suis submergé par une émotion jamais ressentie jusqu’à présent. J’ai souvent éprouvé du plaisir en découvrant des artistes. On entre dans un univers, on y voit du beau, “notre” beau. On projette un ressenti, un souvenir. Mais en découvrant pour la première fois les réalisations en découpe de papier de Marie-Laure j’ai ressenti de l’admiration.
Marie-Laure nous dévoile sans filtre son état d’esprit, pris entre une réalité que le public lui renvoie et le syndrome de l’imposteur qui l’empêche d’en jouir totalement.
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